L’hotel Al Jezira de Nouadhibou a abrité du 19 au 21 ,un atelier de sensibilisation des professionnels sur les violences faites aux femmes. Durant trois jours ,policiers ,magistrats ,avocats et société civile ont été sensibilisés sur les conventions relatives aux violences faites aux femmes par le formateur Me Cheikh Ould Mohamed .Cet atelier qui rentre dans le cadre des séances de formation et de sensibilisations du programme FAM( former et agir en Mauritanie )
de l’AFCF (association de femmes chefs de familles) a concerné 46 participants répondants aux profils souhaités. Le programme FAM qui a pour objectifs essentiels : Renforcement des capacités des associations de droits humains , promotion de la reconnaissance des droits des femmes ,soutien aux défenseurs des droits humains et acteurs de la société civile est soutenu par l’Union Européenne et CCFD-Terre Solidaire.
Les violences faites aux femmes sont nombreuses, elles sont d’ordre physiques (femmes battues, maltraitées, violées …) ou morales (harcèlement, divorces avec charge d’enfants, discriminations.
Dans un rapport présenté à la presse le 16 août dans la capitale Nouakchott ,l'Association de femmes chefs de familles (AECF) a déploré « la recrudescence des violences contre les femmes qui continuent malheureusement à être couvertes par l'impunité » en Mauritanie, dans un rapport présenté à la presse le 16 août dans la capitale Nouakchott.
La présidente de l’AECF, Aminettou Mint El Moctar, a souligné qu'au cours de l'année 2011-2012, son association a pu relever 1 333 cas de violences conjugales, 302 violences contre des filles domestiques mineures, 343 mariages forcés, 272 viols contre des mineures et 16 victimes de cas de traite de fille « Il s'agit de chiffres qui concernent seulement la ville de Nouakchott », a précisé la présidente.
Selon Aminettou Mint El Moctar, « rares sont aujourd'hui, les réseaux de traite de jeunes filles qui ne disposent pas de leurs protecteurs au sein de la justice ou au sein de la police ».
L’AECF a lancé un appel à l'endroit des autorités mauritaniennes afin qu'elles agissent pour protéger les femmes face à la montée de la violence et à revisiter les lois existantes pour les harmoniser avec les chartes et conventions internationales de protection des droits et de la dignité des femmes dont le pays est signataire.
L’atelier de Nouadhibou a été d’un succès éclatant .Les participants ont salué le niveau de la formation et la pertinence des thèmes. Des interventions enrichissantes ont été faites par les participants. Chacun dans son domaine a fait des témoignages,, tenté de trouver des solutions .
Au terme de l’atelier les participants ont émis des recommandations dont la pérennité de l’action, le suivi et évaluations .
Dans son mot de clôture , Mme Salimata Sy directrice du centre d’écoute et d’accompagnement et coordinatrice du projet FAM a d’abord vivement les autorités administratives , sécuritaires , l’ensemble des participants , la presse et les services de l’hôtel pour la réussite de cet atelier . Elle a salué la présence des juristes et oulémas qui ont éclairé sur l’aspect juridique et religieux .
« Je suis rassuré par ce esprit volontariste et souhaite qu’on continue dans la même dynamique « a souligné salimata
Elle a par ailleurs souligné que l’accès des femmes à la justice pose beaucoup de problèmes
« Les avocats doivent nous comprendre, nous n’avons pas les moyens ,on a vraiment vraiment besoin de vous «
Le formateur a souligné que l’office nationale des avocats (ONA) s’est engagée à mettre à la disposition des accusées des avocats pour les défendre gratuitement .
Les avocats de Nouadhibou ont eux aussi affirmé leurs soutiens et l’engagement à défendre gratuitement les victimes qui n’ont pas assez de moyens pour payer les services d’un avocat .
Rappelons que l’atelier a été ouvert par le représentant du wali en présence du procureur de Nouadhibou , du représentant du maire ,du président de la cour d’appel de Nouadhibou .