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La RADDHO dénonce une atteinte à la liberté d’expression

jeu, 01/22/2015 - 18:32

La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme(RADDHO) a été saisie de l’arrestation arbitraire de MonsieurHamada Sidibouna, un des cinq (5) membres du célèbre groupe de rappeurs dénommé EWLAD LEBLAD (Fils du pays). 
Cette arrestation intervient suite à la sortie d'un nouveau « single », intitulé Gueyeme qui signifie « Dégage ». A travers son dernier « single », le groupe EWLAD LEBLADdénonçait la mauvaise gestion du pays, les pratiques de corruption, ainsi que la restriction des libertés fondamentales sous le régime actuel, ce qui lui a valu une campagne d’intimidations de la part des autorités mauritaniennes.
Selon diverses sources d'information, Monsieur Hamada Sidibouna serait victime d’un complot orchestré au plus haut niveau du gouvernement mauritanien. 
C’est justement à la suite d’une visite inopinée d’une jeune fille chez le rappeur que les policiers ont fait irruption dans son demeure en l'accusant d’avoir trouvé à sa possession une corne de chanvre indien et, plus tard, d’avoir même abusé de la jeune fille avant d’exiger au père de celle-ci de déposer une plainte à la police contre le rappeur. Malgré toutes ses accusations, les deux juges de la Chambre d'accusation ont rejeté les charges retenues contre Monsieur Hamada Sidibouna, estimant que de telles accusations sont sans fondement. 

Mieux, la procédure utilisée a été aussi qualifiée d’irrégulière par l'avocat de la défense car la décision est intervenue durant le week-end, c’est à dire le Vendredi 16 janvier à 15 heures, alors qu'en Mauritanie, le week-end débute à partir de Vendredis à 12 heures. A la suite de l’arrestation de Monsieur Hamada Sidibouna, les autres membres du groupe EWLAD LEBLAD ont été approchés par les autorités de la Présidence de la République qui leur ont demandé de se dédire et de sortir un autre « single » qui fait les louanges du Président de la République en échange de la liberté de leur collègue et moyennant d'importantes sommes d'argent ainsi qu'une dotation de véhicules. 
Il a été aussi révélé que les autorités mauritaniennes auraient mis sur pied un impressionnant système d’écoute pour espionner les opposants et les leaders d’opinion. Ce système serait piloté par Monsieur Hameida Ould Bah, premier Conseiller du Président de la République, et Monsieur Ahmed Ould Aziz, fils du Président lui-même. Face à de telles dérives, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l ’Homme (RADDHO) :

• Condamne fermement les atteintes graves et récurrentes à la liberté d' expression enRépublique Islamique de Mauritanie, qui se manifeste notamment par le harcèlement et les intimidations contre les militants d'organisations de la société civile et les complots contre les rappeurs ;

• Exige la libération immédiate et sans condition de Monsieur Hamada Sidibouna, qui n'a fait qu’exprimer librement son opinion sur la situation délétère des droits humains en Mauritanie ;

• Demande à l’Etat du Sénégal de veiller à la sécurité des autres membres du groupe EWLAD LEBLAD qui ont qui ont quitté la Mauritanie pour se réfugier sur son sol suite au au harcèlement et aux intimidations dont ils sont l'objet ;

• Lance un appel pressant aux Nations Unies et à l’Union Africaine pour exiger à la République Islamique de Mauritanie de se conformer aux engagements régionaux et internationaux auxquels elle a souscrit ;

• Invite les Organisations de défense des droits humains et les groupes de rappeurs à mobiliser en organisant des manifestations pacifiques lors du prochain Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Uni on Africaine prévu en fin janvier 2015 à Addis-Abeba, pour exiger la libération immédiate et sans condition de Monsieur Hamada Sidi bouna et pour l'arrêt immédiat de l'harcèlement et des intimations contre les leaders d'opinion en Mauritanie.

Fait à Dakar, le 21 Janvier 2015

Le Secrétariat Général