Les femmes constituent 52 pour cent de la population en Mauritanie. Elles constituent un potentiel de ressources humaines importantes. Quant à la participation à l’œuvre du développement national (l’ensemble des activités organisées par les individus ou les groupes susceptibles d’influencer le fonctionnement du système dans le pays), leur présence dans les instances de décision reste faible et cela ne favorise pas leurs participations à l’œuvre de ce développement.
Pour ce dernier, il faut que les femmes aient certains droits basiques leur permettant de s’épanouir pleinement. C’est à la suite de cela qu’on pourrait songer à leur contribution fructueuse dans ce développement. Ainsi, ces droits basiques évoluent contre certaines pratiques dont on ne parle pas très souvent en Mauritanie. Celles-ci sont : le viol, l'harcèlement sexuel, l’inceste, la pédophilie, les violences conjugales (violences physiques, verbales et problème de pension alimentaire), l’esclavage, la maltraitance, l’exploitation des filles domestiques mineures, le gavage, les mutilations génitales féminines, la spoliation des biens (héritage)...
Concernant les violences conjugales, il en existe trois formes : celles verbales (qui affectent la santé mentale, psychique en entrainant la psychose : injures), celles physiques (corporelles : châtiments pouvant entrainer des handicaps) et celles économiques (pension alimentaire).
En Mauritanie, les violences conjugales (qu’elles soient verbales, physiques…) que subissent les femmes mettent en exergue la masculinité ou la virilité des hommes. Chose paradoxale mais vraie. Dans ce pays, souvent, on inculque aux femmes ou on les prépare à être les victimes des violences conjugales. Alors, ces violences finissent par être une norme voire une évidence sociale. Ainsi, dans cet esprit, de nombreuses femmes mauritaniennes des différentes sociétés, qui sont violentées, finissent par légitimer cette pratique pourtant néfaste. La légitimité de ces violences ou leur banalisation font que de nombreuses femmes continuent à subir au sein de leur foyer et de façon naturelle cette pratique sans jamais chercher à y mettre fin car ignorant leurs droits fondamentaux, ou ne sachant pas les structures mises a leur disposition pour se plaindre. C’est dans ce sens que de nombreuses femmes subissent des maltraitances corporelles au sein de leurs foyers.
Quant à l’inceste, il est une pratique relevant des rapports sexuels entretenus avec deux êtres liés par le sang et ne devant ni se marier, ni entretenir des relations intimes.
S’agissant de la pension alimentaire, il faut noter aussi que de nombreuses femmes mariées et/ou divorcées n’ont pas de pension alimentaire. Concernant ces femmes, elles restent seules avec leurs enfants sans aucun revenu alors qu’elles ont besoin d’un minimum afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. Les femmes mariées peuvent vivre avec leurs maris sous le même toit sans avoir de l’argent pour manger ou s’occuper d’elles. Quant à celles divorcées, certaines se retrouvent abandonnées avec leurs enfants.
Par rapport à la spoliation des biens (problèmes d’héritage), certaines femmes, suite au décès de leurs maris respectifs, se retrouvent avec leurs enfants dans des situations financières difficiles. Cela parce que l’héritage (l’acquisition des biens maritaux qui leur reviennent de droit) se fait de façon truquée et injuste par la belle famille, notamment par les beaux frères (frères du mari), les enfants du mari (frères germains ou demi-frères).
En définitif, il ne faut pas cesser de souligner que les femmes sont victimes de plusieurs natures qu’on ignore ou on ne parle pas très souvent. Ainsi, il faut « briser le silence, lever les tabous pour mieux informer sur les violences basées sur le genre ».
AFCF
Pôle de Communication