Les rapatriés mauritaniens du Sénégal qui étaient installés dans les villages du sud de la Mauritanie se sont fait entendre ces derniers temps pour dénoncer leurs conditions de vie précaires depuis leur retour sur le territoire mauritanien au cours del’année 2007.
En effet un collectif d’une quarantaine de rapatriés hommes et femmes a décidé de faire une marche de protestation de la ville de Boghé à Nouakchott, ce qui représente une distante non négligeable de 300 km sous une canicule qui effleure les 50°C. Ils engagent une marche le 25 Avril 2014, date anniversaire de leur déportation en 1989, soit 25 ans, pour n’arriver que le 04 Mai 2014 à Nouakchott. Depuis leur départ ce mouvement a suscité une prise de conscience chez d’autres réfugiés qui vivaient dans les mêmesconditions, ces derniers ont rejoint le groupe jusqu'à atteindre le nombre de 113 personnes et ont eu l’autorisation de marcher jusqu’au Carrefour Madrid (Nouakchott). Revenus dans leur pays depuis 7 ans, ces réfugiés sont venus plaider leurs causes auprès des autorités mauritaniennes : Ils exigent l’application de l’accord tripartite passé entre la Mauritanie, le Sénégal et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui prévoit la réinsertion des rapatriés ; l’indemnisation des biens spoliés ; la réintégration des fonctionnaires de l’Etat rapatriés …et le recensement des rapatriés en tant que citoyens mauritaniens. Soulignons que sur les 26 000 rapatriés un peu plus de 8000 personnes seulement ont pu se recenser à ce jour.
Tandis que ces pauvres rapatriés sont attendus à Nouakchott par des Co-Citoyens sensibles à leurs causes ils furent stoppés à 17 Km de Nouakchott par la police qui tentait de les dissuaderalors qu’ils étaient si près du but. Après l’intervention de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, les autorités ont finalement laissé la marche se poursuivre jusqu’au Carrefour Madrid où une foule immense les attendait. Suite à l’accueil des marcheurs de manière triomphale, ces dernierssavouraient un moment de joie et de soutien avec le peuple venu les applaudir, et leur témoigner leurs soutiens.Soudainement la foule fut dispersée par les forces de l’ordre avec des grenades lacrymogènes et des matraques qui ont provoqué de nombreux blessés dans le rang des marcheurs. L’objectif du matraquage était simple, ne pas donner de chance à la réussite de cette marche historique sans précédent qui mettait à nu le comportement irresponsable de nos autorités.
Soucieuse du respect du droit humain, l’Association des Femmes Chefs de Famille(AFCF) condamne avec vigueur cette répression aveugle et :
Dénonce les arrestations arbitraires.
lance un appel aux partenaires de développement pour un règlement de cette situation précaire des réfugiés.
Salue le courage et la détermination de l’Union Nationale des Rapatriés du Sénégal, particulièrement la prise de conscience de ces femmes engagées a côtés de ces hommes pour le règlement juste et équitable de leurs revendications légitimes.
AFCF
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