L’Association des femmes chefs de familles (AFCF) a organisé, ce samedi, 18 novembre 2017, au centre Fatimetou Zahra d’Arafat Mesjid En Nour, une journée de sensibilisation sur la déperdition scolaire chez les filles mineures en collaboration avec en collaboration avec la coalition des organisations mauritaniennes pour l’éducation (COMEDUC) et ANCEFA.
Animée par Mghayli Mint Atigh, chargée de programme à AFCF, Couro Ly, chef projet Mineurs domestiques à Terre des hommes, Peinda Gueye, administratrice à AFCF, Mariam Mohamed, enseignante et une représentante des parents d’élèves, cette rencontre, avec les populations du quartier d’Arafat et environs, a permis de passer en revue les causes de la déperdition scolaire, notamment chez les filles. Les animatrices ont ainsi passé en revue les mariages précoces, encore très prégnants chez nous. Des pratiques ancestrales qui ont, dans la majorité des cas, comme conséquences, les grossesses et les naissances parfois rapprochées et des enfants. Résultats pour des corps encore fragiles, des problèmes de santé qui empêchent la fille de poursuivre ses études. Elles ont ensuite évoqué les mutilations génitales des fillettes (excision), à la naissance, un phénomène qui continue à exister encore chez nous, en dépit d’une FETWA des Ulémas et des campagnes de sensibilisations des ONG sur leurs conséquences néfastes. On note tout de même un début de recul, nombre de communautés s’engagent, depuis quelques années à y mettre un terme. L’adoption récente par l’Assemblée Nationale de la loi sur la Santé Reproductive pourrait contribuer fortement à les éradiquer totalement. Les animatrices ont indiqué à l’assistance que les MGF peuvent exposer les victimes aux complications obstétricales, source de fistules génitales. Un accompagnement médical adéquat des femmes à l’accouchement réduit le risque de complications obstétricales, ont –elles expliqué. Autres causes de déperdition scolaire abordées par les animatrices, la pauvreté qui pousse nombre de familles démunies à envoyer leurs petites filles comme domestiques dans des familles plus nanties. Avec pour conséquences, non seulement l’exploitation physique, mais aussi les viols de la part de leurs employeurs et autres agressions dans les rues. Ces phénomènes sont devenus récurrents dans la capitale. Les animatrices ont alors mis en garde les parents contre ces risques et les ont invités à tout faire pour permettre à leurs enfants d’aller à l’école mais aussi et surtout de poursuivre leurs études, le plus longtemps possible. Cela demande des sacrifices de la part des parents des familles préoccupées souvent par le quotidien. Enfin, pour leur part, les nombreuses femmes, filles et enfants, venus nombreux écouter les organisatrices, ont, dans leurs réponses, indiqué qu’elles sont en phase avec les différentes interventions ; il ont pris l’engagement, non seulement de combattre la déperdition scolaire et ses conséquences néfastes ( pesanteurs sociales et économiques), mais également de vulgariser le message des organisatrices auprès de ceux qui n’ont pas effectué le déplacement. Dans ce cadre les organisateurs ont distribué plusieurs dépliant expliquant les causes et conséquences de la déperdition scolaire.