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Interview de la présidente de L’AFCF sur le mariage secret ou “as-sirriyya” avec la Chaîne de télévision Al Arabiya.

mar, 01/09/2018 - 09:58

La présidente de L’association des femmes cheffes de famille Mme. Aminetou Mint Moctar a appelé à interdire le mariage secret et à promulguer une loi criminalisant ces mariages, qui se sont répandus dans le pays, a évoqué les aspects négatifs du mariage secret (as-sirriyya) dans une interview accordée mardi à la chaîne de télévision Al Arabiya.

Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène nouveau dans notre société : as-sirriyya ou le mariage secret, pratiqué surtout en milieu urbain et par toutes les catégories sociales.

Je dis nouveau, car cette forme de mariage était une exception concédée à des femmes vivant en milieu rural, qui n’avaient pas d’autres choix pour préserver leur dignité : veuves ou divorcées quinquagénaires, qui avaient un statut social bien ancré et reconnu qu’elles risquaient de perdre en contractant un mariage tardif difficilement justifiable.

Le mariage secret pratiqué aujourd’hui, ressemble par sa forme au « mariage de jouissance » (zawâj al-mut’a), qui, pour les sunnites, fut prohibé (après avoir été autorisé durant les campagnes militaires du prophète), mais qui reste pratiqué par les chiites. Ses particularités sont qu’il s’inscrit dans une durée déterminée, qu’il se passe à huis clos, et qu’il ne donne aucun droit tacite à la femme : elle accomplit un acte physique sans conséquences sur la vie sociale du mari, car si elle est reconnue devant Dieu comme épouse, elle ne l’est pas devant les hommes.

Le mariage secret pratiqué aujourd’hui est toléré par toutes les instances religieuses dites de proximité, que sont les mosquées. Il permet à tout homme ayant une position sociale bien cotée (une réputation, une femme, des enfants, …) qu’il veut absolument préserver, de demander à une jeune femme (de préférence) de l’épouser, en secret, moyennant une contrepartie financière et lui permet de l’abandonner à sa guise en dégageant toute responsabilité.

Le mariage secret pratiqué aujourd’hui, n’entre-t-il pas en contradiction avec le fondement même du mariage en Islam ?

Le mariage secret pratiqué aujourd’hui, n’est-il pas un recul dans le respect des droits et de la dignité de la femme ?

Le mariage secret pratiqué aujourd’hui, n’est-il pas une porte ouverte à toutes les pathologies sociales combattues par toutes les religions : le mensonge, l’hypocrisie, l’inceste ou tout simplement la légitimation de la prostitution … ?”